Un jour à Cruzy, l'autre à Cudot, le prochain à Couches, Bourgogne n'en finissait plus de traverser le Morvans. Cette contrée gelée et atrocement humide où le froid s'en ressentait encore plus qu'en ville. Il était loin le temps où elle pouvait tranquillement patrouiller sur les remparts, un chandelle près de l'oreille pour lire en attendant que la nuit passe. Patrouiller dans une ville où il ne se passe jamais rien, c'est tout aussi passionnant qu'une cérémonie d'anoblissement, sauf qu'à un anoblissement, on est obligé de suivre pour faire un bon témoin. Toujours est-il que la Démesquine arriva par devant les grilles du domaine de Cudot en ce jour du huit février, montée sur sa jument. Elle se présenta alors au garde qui se trouvait là.
-Bourgogne. Je viens témoigner de la cérémonie d'anoblissement de Lunkos de Vivans.
Aujourd'hui, la politesse était optionnelle. Il faisait froid, il faisait chemin long depuis l'endroit d'où elle arrivait, il faisait donc rapide mais concis.